Spiranthes cernua

Partage
David Lafarge
Spiranthes cernua

HISTORIQUE ET ORIGINE DU NOM

Le nom du genre Spiranthes vient du grec Speida qui signifie spirale et anthes qui signifie fleur en référence à l’inflorescence qui est spiralée. L’épithète cernua vient du latin cernuus qui signifie se courber ou tomber en avant, en référence à la fleur qui est penchée. Cette plante a été décrite par Linné en 1753 dans son ouvrage Species plantarum et c’est L.C. Richard qui, en 1818, a établi le genre Spiranthes. Spiranthes cernua est une orchidée très variable tant par sa morphologie que par ses chromosomes (elle est poly-embryonnaire) et de nombreuses variétés, une douzaine au moins, plus des hybrides, rendent les déterminations très difficiles. La systématique du genre est encore incertaine et, suivant les auteurs, ses effectifs varient considérablement.

CLASSIFICATION ET SYNONYMES

Spiranthes cernua fait partie de la sous-famille des Orchidoideae, de la tribu des Cranichideae et de la sous-tribu des Spiranthinae. Synonymes : Ophrys cernua L. ; Limodorum autumnale Walter ; Neottia cernua (L.) Sw. ; Gyrostachis cernua (L.) Kuntze ; Gyrostachys constricta Small ; Ibidium cernum (L.) Bouse. ; Triorchis cernua (L.) Nieuwl.

RÉPARTITION ET HABITAT

Très commune dans ses habitats, Spiranthes cernua est originaire du continent américain. Elle vit dans la moitié est et au centre des États-Unis sauf en Floride (où elle remplacée par Spiranthes cernua var. odorata) et au nord du Maine. Sa distribution remonte jusqu’au sud du Québec et de l’Ontario. C’est une des rares orchidées à pouvoir s’adapter complètement dans des milieux aquatiques. Elle se développe en terrain humide et sablonneux, rarement dans des lieux ombrés mais préfère des milieux ouverts. Elle demande un sol légèrement acide ou neutre et semble profiter des perturbations dues à l’activité humaine. Elle prolifère au bord des lacs, dans les prairies humides, les pâturages, les fossés, les marais marneux ouverts, les fouilles récentes, les champs abandonnés et même les pelouses humides.

DESCRIPTION

Spiranthes cernua se présente sous la forme d’une petite rosette de trois à six feuilles, ascendantes ou étalées, linéaires à lancéolées, qui mesurent environ une dizaine de centimètres de longueur pour 0,5 à 1 cm de largeur. C’est un géophyte (vivace qui disparaît pendant la mauvaise saison) dont le système racinaire est constitué d’un amas de rhizomes charnus. L’inflorescence, en épi spiralé, mesure de 30 à 50 cm de hauteur et chaque cycle (le tour entier de la spirale) est constitué de trois à quatre fleurs. Ces dernières sont blanches à l’aspect cristallin. Elles se forment au tiers supérieur de l’inflorescence et sont munies d’une forte bractée. Le sépale dorsal et les pétales latéraux sont convergents et forment un capuchon au-dessus du labelle. Cette ravissante petite orchidée dégage un léger parfum pendant sa floraison qui survient entre septembre et octobre. Les fleurs se maintiennent environ un mois dans de bonnes conditions.

LA CULTURE

La culture de cette orchidée terrestre est on ne peut plus simple, à la portée de tout le monde, quelles que soient ses conditions environnementales. La seule exigence est une bonne luminosité. Je cultive cette orchidée depuis de nombreuses années. Elle est installée dans un pot rempli de sphaigne qui baigne constamment dans une soucoupe remplie d’eau non calcaire (eau de pluie ou de l’eau minérale à faible teneur en calcium). Je n’apporte jamais d’engrais qui aurait l’inconvénient de décomposer le substrat. Je change la sphaigne tous les 18 mois à deux ans. En revanche, une vive luminosité, voire le plein soleil (quand il n’est pas trop brûlant), sont indispensables. Il suffit donc de ne jamais laisser sécher le compost en ajustant de temps en temps l’apport d’eau (le quart environ de la hauteur du pot). Il me semble difficile de faire plus simple et la culture en appartement ne pose aucun problème. Spiranthes cernua se développe rapidement et double sa taille dans l’année. Il est également possible de la cultiver dans un aquarium garni de sphaigne où elle prospèrera rapidement pour former une colonie au plus bel aspect.

 

Fiche et photographie de Michel Giraud

Laisser une réponse