Trichoglottis atropurpurea

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David Lafarge
Trichoglottis atropurpurea

ÉTYMOLOGIE

Le genre Trichoglottis Blume a été créé par le botaniste d’origine allemande Karl Ludwig Blume (1796-1862) en 1825 et c’est en 1876 que le professeur Heinrich Gustav Reichenbach (1823-1889) a décrit cette espèce dans la revue Linnaea, lui attribuant l’épithète “atropurpurea” en raison de la très belle couleur pourpre foncé de ses fleurs.

DESCRIPTION

C’est une orchidée monopodiale, épiphyte, à port dressé et pouvant atteindre une hauteur de 60 cm (rarement plus). Ses feuilles charnues, elliptiques et sessiles, sont réparties sur deux rangées disposées dans un même plan. Les fleurs apparaissent en automne sous nos climats et elles sont généralement solitaires, mais quelquefois deux fleurs peuvent apparaitre ensemble, sur deux hampes différentes. Elles naissent à la base du limbe et sont largement ouvertes, mesurant environ 6 cm de diamètre. Elles persistent longtemps (entre quatre et six semaines dans de bonnes conditions). Les pétales et les sépales ont la texture et la couleur magnifiques d’un velours rouge sombre. Le labelle est trilobé, non articulé, en forme de croix et solidement fixé à la colonne. Sa couleur est rose vif et il est marqué par une crête centrale couverte de longs poils. La gorge est jaune d’or.

PLACE DANS LA CLASSIFICATION

T. atropurpurea appartient à la sous-famille des Epidendroideae, tribu des Vandae, sous-tribu des Aeridinae, cette dernière regroupant de nombreux genres tels Aerides Lour. et Vandopsis Pfitzer.

SYNONYMIE

Le T. atropurpurea est plus connu sous l’appellation de T. brachiata Ames décrit par l’orchidologue américain Oakes AMES en 1922, soit 46 ans après la description de T. atropurpurea par H.G. REICHENBACH. Comme ces deux binômes désignent en fait la même espèce, il convient de nommer cette orchidée T. atropurpurea Reichenbach f. (règle de l’antériorité) et de conserver T. brachiata comme simple synonyme du précédent. D’autres synonymes peuvent également être cités tels T. bicruris Kraenzlin (1916) et T. philippinensis Lindley var. brachiata (Ames) L.O. Williams (1933).

CULTURE

T. atropurpurea se développe bien dans une serre tempérée chaude. En hiver il faut lui réserver une place haute dans la serre et maintenir 17 à 18 °C comme température minimum.
Par contre, en été, ce Trichoglottis peut supporter les hautes températures uniquement si l’hygrométrie est importante, de l’ordre de 70 à 80 % d’humidité. Pendant cette période vous pouvez
également le bassiner abondamment tous les jours et arroser copieusement ses longues racines qui aiment sortir du pot. Il ne doit jamais sécher trop longtemps (dans ce cas il a tendance à jaunir et c’est un avertissement!).
Le compost doit être très aéré et constitué de morceaux d’écorce de pin assez gros additionnés de billes d’argile et d’un peu de charbon de bois. Il faut rempoter uniquement lorsque le substrat est dégradé car cette orchidée ne semble pas beaucoup apprécier l’opération. Cette culture s’apparente donc à celle des vandas. Ajoutons pour clore cette rubrique qu’il est possible de cultiver ce Trichoglottis en panier suspendu.

DISTRIBUTION ET HABITAT

Le genre Trichoglottis compte environ 65 à 70 espèces réparties entre les Philippines, l’île de Bornéo pour la Malaisie, et celles de Sumatra et de Java pour l’Indonésie. Le T. atropurpurea est une orchidée endémique des Philippines où il se rencontre sur l’île de Luzon dans la province de Quezon ainsi que dans les îles de Palawan, Catanduanes, Leyte et celle de Mindañao. Il se développe jusqu’à une altitude de 300 mètres d’altitude. Il arrive qu’il s’installe également dans les mangroves.

OBSERVATIONS

Dans de bonnes conditions T. atropurpurea ne pose pas de problèmes particuliers. Je n’ai jamais eu à intervenir, les prédateurs semblent l’ignorer, les cochenilles la boudent et ne s’y développent pas et je n’ai jamais eu à me soucier des maladies. Sa floraison est très régulière, plus ou moins abondante mais malheureusement non parfumée. Il est vrai qu’on ne peut pas tout avoir !

Fiche et photographie : Michel Giraud